Carnet de route

BERANGERE
Le 27/07/2024 par Pascal R
«Un mal pour un bien»
Samedi 27, "Fol espoir"
La météo de cette fin juillet s’annonce bonne pour une fois et les conditions de neige sont réputées excellentes. C’est donc le cœur joyeux et le pas léger que l’équipée du CAF part de bon matin (enfin presque) pour le refuge des Conscrits, avec le projet de faire la traversée des Dômes de Miage. Montée régulière et tranquille, au pas de la mule pour éviter d’avoir trop chaud, les sacs lestés des friandises destinées à l’équipe du refuge. Quelques nuages apparaissent bien au moment de la récompense sur la terrasse mais tout va bien. Le dîner est gouteux, comme d’habitude. Un peu après 9 heures tout le monde est couché, la seule appréhension étant de savoir quand et qui ronflera le plus fort. L’inévitable advient mais la question, elle, reste sans réponse définitive à ce jour.
Dimanche 28, "Caramba, encore raté"
A l’heure du réveil orage et pluie battante, les sommets sont bâchés, aucun regel nocturne, l’eau coule de partout. Les quelques guides présents se concertent, le petit déjeuner s’éternise, certains retournent s’allonger. Quelques aventureux partent quand même en priant de ne pas recevoir la douche. Bref le grand classique des petits matins blêmes.
Vers 5 heures et demi le jour se lève, il trop tard pour espérer faire la traversée. Le plan B (pour Bérangère) est activé. Histoire de corser l’affaire le groupe s’autorise quelques variantes : grand tour par le couloir Nord-Est de la pointe des Conscrits, passage au col du Curé, remontée des pentes de neige sous l’aiguille avant d’attaquer l’intégrale de l’arête Sud-Ouest qui mène au sommet.
Pendant toute la montée on aura couru après Bruno et Gaspard qui tenaient la forme olympique, Lucie et Delphine passeront vaillamment les ressauts en 4C+ de l‘arête finale (cotation attribuée au retour après avoir bu la bouteille de vin de Savoie planquée à la montée près du sentier), et Stéphane nous aura appris toutes les subtilités de couleur des plumes des corvidés, y compris ceux nichant dans les rochers du Wadi Rum.
Redescente par Chaborgne en suivant les cairns et les sentes qui sont apparus ces dernières années, déjeuner-sieste après avoir retrouvé les baskets et la bouteille, arrêt très succinct et très sec à Tré la Tête avant d’encaper le sentier interminable qui nous ramène au Cugnon. C’est la fête au village des Contamines, impossible de s’y arrêter, on célèbrera donc nos exploits au Chalet des Pratz à Saint Gervais, première buvette ouverte sur la route.
On aura pas fait les Dômes. C’était peut-être mieux et même si la neige portait bien ceux qui seront passés ce dimanche se compteront sur les doigts d’une seule main. Mais grâce à Roland on aura vécu une belle expérience et chacun aura appris quelque chose, qui sur les itinéraires, qui sur la technique, qui sur soi. Au final l’esprit était là et on en sort tous un peu meilleur. Rendez-vous la prochaine fois.