Carnet de route

Premiere sortie alpi Groupe 2 jour 1

Sortie :  Stage 2 Sortie 1 Alpinisme 2024 du 08/06/2024

Le 08/06/2024 par JB L

Samedi 8juin, 5h30: rdv est pris pour le 1er we Alpi de la session 2.
Gaspard, Romuald, Emma et JB se serrent dans la voiture de Bruno. Objectif: récupérer Vincent au Fayet. Puis, à 6h00, départ au complet pour le Valais, en Suisse.

Après 2h00 de route, nous grimpons vers le petit village d'Arolla, à près de 2000 m d'altitude. La voiture de Bruno est soumise à rude épreuve, lancée à vive allure par son chauffeur dans les étroits lacets de la route de montagne. J'ai appris à conduire dans les Alpes-maritime nous dit-il pour nous rassurer.

Voici enfin le petit parking où stationneront les voitures pendant deux jours. Un grand soleil nous accueille. Les météorologues se seraient-ils trompés ?

Vérification du matériel, de la nourriture, et répartition des charges.

Puis, début de l'ascension vers la cabane des Vignettes à 3200 mètres d'altitude. Nous empruntons un joli sentier dans un bois de mélèzes. Mais rapidement, le ciel devient bien gris et le soleil disparaît.

La montée se poursuit sans encombre, agrémentée seulement par la découverte d'une très vieille chaussure d'alpinisme encore équipée de ses vieux clous rouillés.

Nous sommes maintenant dans l'ancien lit du glacier, encadrés par les moraines mouvantes. Un énorme bloc de rocher est récemment venu écraser la neige jusqu'au milieu du passage. Tout au loin, en haut, nous apercevons la plateforme d'accueil de l'hélicoptère qui annonce la cabane.

Nous enfonçons de plus en plus dans la neige pourrie. Romuald et JB se relaient derrière Gaspard pour confirmer la trace. La progression devient difficile en raison de l'épais manteau neigeux qui supporte un instant le pied, puis, traîtreusement, s'éventre sous le poids du marcheur. Le dévers s'accentue. Le vent se lève. Une pluie tenace s'installe jusqu'à la fin de l'ascension.

Nous arrivons trempés vers 13h30.

Romuald a une parole reconfortante: "il n'y a pas de mauvaises conditions météo. Seulement du mauvais matériel. " Message reçu par Gaspard et JB dont les Scarpa sont pleines d'eau!

Dans la cabane, deux pièces sont à la disposition des rescapés : une salle à manger avec le poêle à bois et une cuisinière sans gaz. Un dortoir confortable au fond.

Après un bref pique-nique, c'est le début de l'atelier séchage qui va durer toute l'après midi. Chacun déploie des stratagèmes pour placer au mieux linges et chaussures près de la chaleur du poêle.

Puis, l'un après l'autre, dans le silence, les marcheurs se retirent pour faire la sieste.

***

Serrées les unes contre les autres, six paires de chaussures fumante contemplent la bonne flambée allumée par Gaspard. Habité par l'inquiétude, JB ne prolonge pas la sieste. Il veut alimenter le feu et s'assurer que tout va bien. Il était temps, le bout de certaines chaussures est brûlant et commencent à se décoller.

Vers 17h00, Emma s'affaire pour préparer le dîner et doit résoudre une équation difficile : comment faire cuire un risotto dans une casserole posée en équilibre instable sur le poêle, dans une eau dont la température n'excédera jamais 70 degrés ?

L'ambiance est bonne et chacun donne un coup de main pour ranger et installer la table. Romuald répare très gentiment le bâton cassé de JB.

Puis, après la soupe et un peu de fromage arrosé de vin rouge, Emma sert un super risotto aux champignons, al dente, qui ravi toute l'équipe. Nous en reprendrons deux fois.

Le dîner s'achève avec le premier Tiramisu réalisé à 3200. Merci Emma pour ta gentillesse et tes talents de cuisinière !

Dehors, le vent souffle dans la fin du jour blafard. L'ambiance est hivernale près des séracs suspendus au milieu du vide.

Que faisons-nous demain ? Après une petite goûte de génépi offert par Gaspard, nous convenons tous assez rapidement qu'il est prudent de ne pas se lever trop tôt.