Carnet de route

Trou de la Mouche

Le 23/03/2025 par Pascal R

Jeudi soir à la permanence, comme la précédente sortie avait été annulée et le raid reporté,  il y avait l’envie de faire quelque chose ce dimanche malgré une météo peu sûre. Quatorze personnes s’inscrivent alors pour une destination inconnue. Le samedi la fumée blanche apparait et la destination se précise : ce sera le massif des Aravis où l’on annonce une matinée plus ou moins dégagée avant l’arrivée de la pluie en fin de journée.

Départ au jour à cette époque de l’année, direction Les Confins. Arrivée sur place dans la grisaille. Nous ne sommes pas seuls. Des groupes, plus ou moins importants se préparent déjà ou arrivent après nous. On met les peaux et hop ! c’est parti pour la remontée de la Combe du Grand Crêt et son réputé Trou de la Mouche, en un seul groupe, à la queue leu leu.

Montée tranquille, certains mettent les couteaux pour passer le ressaut intermédiaire, d’autres attendent la montée finale pour les sortir. Au passage Clémence et Mélanie nous font une édifiante démonstration de la position du Chien tête en bas, ou Adho Mukha Svanasana, en sanskrit. Après cet intermède tantrique on attaque la montée de plus en plus raide qui amène au fameux trou, qui se termine skis sur le dos, crampons aux pieds sur les derniers mètres.

On se serre un peu dans l’échancrure, il y a du monde. Des skieurs, plus ou moins à l’aise, s’apprêtent pour redescendre les pentes raides et encore dures qui plongent vers le Grand Crêt. Un collant-pipette apparait de l’autre côté et ne fait que passer. Un ski décide de partir tout seul sans son propriétaire. Un dimanche de printemps ordinaire au Trou de la Mouche en somme.

Camille, parti en reconnaissance, décide que nous redescendrons coté Paccaly. Sous l’arche c’est tout gelé et Katarina n’a pas de crampons. Son lobbying pour redescendre par où nous sommes monté restera vain. L’arête qui suit et qui amène au col en dessous est en bonne neige mais bien raide et exposée sur le haut. Toute l’équipe passe, prudemment mais sans sourciller. Les difficultés sont passées. On peut alors s’installer pour casser la croûte et déguster les provisions qui sortent des sacs et passent de main en main, à la ronde.

La descente se fera dans le jour blanc, sur une neige qui demande de l’attention, de la technique et de bonnes cuisses. Arrivés en bas de la combe une partie du groupe passera par en bas pour remonter aux maisons de Paccaly, l’autre partie fera du ski cross pour passer les arbres qui encombrent le chemin normal.

La neige fond à vue d’œil et quelques gouttes de pluie commencent à tomber quand on arrive aux voitures.

Pour résumer ; un timing parfait, beaucoup d’émotions et le plaisir d’avoir fait une grande classique en bonne compagnie. Sortie très réussie.

Chapeau bas pour Camille et Cyprien qui ont su trouver le bon plan du jour et gérer de main de maître un groupe important dans une course au caractère alpin. Et bravo à ceux ou celles qui ont puisé dans leurs ressources pour assurer sans rechigner.